Pour la première fois depuis sa création en 2015, la 3e Scène de l’Opéra national de Paris s’est installée dans les murs de la Gâîté lyrique. En 2015 l’Opéra s’engage dans un nouveau projet d’envergure : la création d’une nouvelle scène. Contrairement à ses 2 scènes déjà existantes (le Palais Garnier et l’Opéra Bastille) celle-ci s’installe sur le web. Une façon pour l’Opéra de viser un nouveau public, plus jeune et de rendre son offre plus accessible, en proposant des films courts en accès libre.
Sur la 3e Scène on ne voit pas ce que l’on pourrait voir à l’opéra. Cet espace propose plutôt de faire se rencontrer les disciplines et les talents : réalisateurs, musiciens, danseurs, acteurs, chanteurs, metteurs en scène… L’occasion de faire découvrir à ces nouveaux spectateurs l’opéra dans sa globalité mais aussi de leur ouvrir les portes de ces lieux prestigieux que sont le Palais Garnier et l’Opéra Bastille et de leurs coulisses. Plusieurs grands noms du cinéma ont participé à cette nouvelle scène, on peut citer par exemple Bertrand Bonello, Mathieu Amalric, Reda Kateb, Nathalie Baye ou encore Fanny Ardant.
L’opéra prend possession de la Gaîté Lyrique
En investissant la Gaîté Lyrique (lieu plutôt à l’opposé de l’opéra consacré aux cultures numériques et musiques actuelles) le temps de quelques jours la 3e Scène propose une nouvelle expérience aux personnes déjà adeptes du site web. Exit les vidéos sur un petit écran d’ordinateur. On peut déambuler et découvrir les différents espaces de la Gaîté Lyrique (foyer, centre de ressources, bar…) parfois sur des transats, d’autres fois sur des coussins. On en prend plein les yeux et les oreilles dans la grande salle par exemple. L’espace proposé par la Gaîté Lyrique a été complètement exploité et permet de visionner les vidéos d’une manière différente. Je pense notamment au court ‘Sarah Winchester : opéra fantôme‘ de Bertrand Bonello projeté sur plusieurs écrans qui entourent le spectateur.
Le festival permet la mise en valeur des tous les courts-métrages diffusés mais aussi la mise en valeur du lieu.
L’interprétation des Indes galantes par Clément Cogitore
Je termine avec le film que j’ai la plus apprécié : Les Indes galantes par Clément Cogitore, projeté dans la Grande salle. Dans cette vidéo le réalisateur propose la rencontre entre deux univers qu’on imaginait très éloignés : l’opéra-ballet, avec une musique issue d’un opéra du compositeur français Jean-Phillppe Rameau, et le krump, danse née dans les années 2000 dans les quartiers défavorisés de Los Angeles aux Etats-Unis.
Avant de visionner cette vidéo je n’avais jamais entendu parler du krump. Cette danse hyper expressive, interprétée par les krumpers, se reconnait par des mouvements très énergiques qui peuvent sembler anarchiques mais qui sont en fait très structurés. Le réalisateur explique d’ailleurs que certains passages de la danse son totalement improvisé mais d’autres bien chorégraphiés Sous ses airs de danse brute et agressive, c’est un moyen pour les krumpers de canaliser leurs rage et leur violence intérieure. Dans cette vidéo Clément Cogitore a souhaité faire cohabiter 2 mondes totalement différents, et y réussit parfaitement.
Pour en savoir un peu plus sur le projet de Clément Cogitore, je vous invite à regarder son interview :
Pour découvrir les vidéos produite pour la 3e Scène, ça se passe ici.
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